Marseille en manque de salle de shoot
Quand la ville ignore ses toxicomanes
Nos partenaires de Marsactu montent sur scène. Elle devait faire partie des villes test. Pourtant voilà des années que la question d'une salle de shoot dans la deuxième ville de France est repoussée. L'accueil et l'aide aux toxicomanes en ville provoquent toujours des réticences.
Publié le 3 mai 2023 · Dernière modification le 3 mai à 14h30.
Paris et Strasbourg ont désormais leur salle de «shoot». Marseille est à la traîne. La solution est pourtant décrite comme efficace. En 2021,
un rapport de l’Inserm démontre que le nombre d’overdoses ou de passages aux urgences diminuent pour les personnes qui fréquentent les lieux.
Pourquoi Marseille, qui fût un temps positionnée à l’avant-garde de la prévention au sujet de l’usage de drogue, tarde à ouvrir une salle de consommation à moindre risque (SCMR) ?
L’ouverture d’une salle de consommation était inscrite dans le programme électoral du Printemps marseillais. L’initiative est notamment portée par l’ancienne maire et adjointe à la santé Michèle Rubirola. Mais trouver un lieu de 400m² relève de la gageure et soulève des réticences. Alors qu’une proposition d'installation est à l’étude aux environs de la gare Saint-Charles, Sophie Camard, la maire du secteur et pourtant élue de la majorité municipale, se dit opposée au projet en l’état. Elle regrette que l’ouverture d’une salle de consommation
proche de l’hôpital de la Conception n'ait pas été retenue.
Plus de trente ans après les premières initiatives, l’absence d’un lieu d’accueil est vécu comme une nouvelle exclusion, quitte à ce que leurs vies soient mises en danger. Cette enquête leur donne la parole. Sophie M., Sonia K., Lola P. défendent toutes les trois l’ouverture d’une salle. Elles racontent consommer dans les toilettes des bars, les parkings et les risques d’infections qui vont avec.
Selon Stéphane Akoka, le directeur de l’association
ASUD, c’est aussi une question de dignité: «
Quand les gens consomment dans des conditions dégradantes, cela dégrade aussi l’image qu’ils ont d’eux-mêmes» dit-il.
Cette enquête sur scène s’inscrit dans le cadre de notre partenariat avec Marsactu.
Chaque second mercredi du mois, les articles de Mediavivant se donnent sur scène, de vive voix : le journaliste raconte son article autour d’un verre, sans filtre ni censure, et les témoins clés de l’enquête sont invité(e)s à s’exprimer face au public.L’équipe de Mediavivant
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